La vie reprend au village, après.... Ce matin, l'air frisquet qui caresse les joues promet une belle et douce journée de printemps. Franchir le portail, passer sur le petit pont qui enjambe le ruisselet, rosir de plaisir à la vue du magnolia en fleurs, marcher du pas de l'homme tranquille, croiser une inconnue qui, de sa bicyclette, vous lance un cordial bonjour, franchir la grand'route non sans remercier la conductrice qui s'est spontanément arrêtée, entrer dans la minuscule boulangerie, être accueilli comme un vieux client, prendre la commande, entendre les conversations de bon aloi, sii éloignées des élucubrations du microcosme, repartir d'un pas toujours nonchalant, saluer une nouvelle conductrice, longer la mairie et ses onze panneaux qui seront bientôt souillés, délaisser la Poste qui n'ouvre que trois jours par semaine...
Un oiseau vient de se poser sur une modeste palissade. Il semble me narguer ; mais non, il pépille gaiement. Un minet roux maigrelet croise mon chemin. Il ignore mon appel, préférant sans doute aller exprimer ailleurs ses envies printanières. Des chapelets polyphoniques zèbrent l'azur d'un bleu immaculé. L'église se met à carillonner. Ah oui ! les Rameaux. Le rossignol du voisin s'est éveillé. Le petit pont. Le portail. L'entrée. Le petit déjeuner m'attend sur la terrasse ensoleillée...
Que peut-il donc manquer à ce décor ? Ah oui...
ADM, le 9 avril 2017