La lecture du "Parisien", journal populaire par excellence, montre bien comment tourne notre monde. Page 11, un titre "Le harcèlement sexuel rayé du code pénal". J'en connais au moins un qui sera heureux. Tenez justement page 12, "Les juges du Carlton veulent enquêter sur un viol présumé". Mais où donc ces indélicats viennent-ils fourrer leur nez ? Sur la même page, "Un parapentiste intercepté par un Mirage 2000". A quand une mouche abattue par un missile sol-air ? A la une et en tête du cahier central, "Sceaux : les cyclistes peuvent griller les feux rouges". Chez les sots, après la circulation à contre-sens, on a compris comment éliminer les rampants à deux roues.
Zut, il manque dans mon cher journal, la déclaration de Platini à l'occasion du vingtième anniversaire de la catastrophe de Furiani : "Moi, j'ai toujours vécu avec la hantise des images du Heysel." Mince alors, je me souviens qu'en direct il bondissait sur le terrain, brandissant à bouts de bras la coupe d'Europe, dans la totale ignorance des cadavres qui jonchaient le sol non loin de là. Curieux comme la mémoire est sélective. Enfin, il nous en restera assez pour nous souvenir dans le futur que le monde tournait bien rond un 5 mai 2012.
Anatole de Mururoa, le 5 mai 2012