"Trahison." Elle a lâché le mot. Christine Boutin, celle qui se nourrit d'hosties comme d'autres de foie gras ou de pizzas, s'indigne que François Bayrou apporte à titre personnel sa voix à François Hollande, tout en laissant à ses électeurs la liberté de voter selon leurs valeurs.
Peu importent les raisons - inimitié de longue date pour le sortant, rancoeur de ses multiples échecs, malaise de la solitude... - qui ont poussé le centriste dans cette voie. Dans une "démocratie", tout homme politique a encore le droit de voter comme il l'entend et de le faire savoir. Eh bien non ! La nostalgique de l'Inquisition trouve cette situation intolérable.
Grands dieux, soeur Christine, avec quel toupet osez-vous parler de "trahison" ? Un jour, vous jurez de ne pas voter Sarkozy, menacez la France politique - elle retient son souffle - d'une "bombe atomique" qui se révèlera n'être qu'une velléité de grève de la faim. Pas une mauvaise idée d'ailleurs vu votre silhouette. Passons... Enfin, vous finissez par vous coucher aux pieds du maître, espérant quelques lampées de la soupe patricienne comme au temps de la Rome antique.
Dégustatrice de mets sacrés, maîtresse-chanteuse, diététicienne refoulée, soubrette de théâtre... Vous êtes une vraie boute-en-train, Christine Boutin.
Anatole de Mururoa, le 4 mai 2012