Le blog de anatole de mururoa

Dans la nuit du 20 au 21 août 1968, les troupes du pacte de Varsovie accomplissaient, douze ans après la Hongrie, une nouvelle oeuvre de "bienfaisance", cette fois vis-à-vis du peuple tchécoslovaque. L'écrasement du "socialisme à visage humain" d'Alexander Dubcek sous les chenilles des chars soviétiques démontrait une nouvelle fois la réalité du pouvoir communiste : tuer toute velléité de liberté. Les esprits conscients n'oublieront pas non plus qu'à l'époque des millions de Français soutenaient encore ce régime honni qui, en son temps, s'allia au monstre national-socialiste.

ADM, le 21 août 2018

Respect éternel, Madame.

ADM, le 17 août 2018

Un blog sert aussi à rendre hommage à ceux qui vous ont ému. C'est avec un immense respect que je me souviens de Xavier Grall qui me reçut chez lui à Trébubert, alors que je n'étais qu'un débutant. Voici deux extraits de poèmes qui parlent à mon cœur.

J'AIMERAIS PARTIR...

J'aimerais partir le jour premier du printemps

dans les doux plis de la mort primevère

quand cinglent vers l'Amérique les oiseaux chanteurs

la gorge pleine de sônes et de musiques

...

J'aimerais partir le jour premier du printemps

dans les doux plis de la mort primevère 

Sur ma tombe, non pas la sculpture des gémissements

mais le ruissellement des harpes caressantes

non pas l'obsession des glas au bronze triste

mais le triomphe des sonneurs en bretonne parure

et la jubilation verte du houx de ma croix dressée

...

J'aimerais partir à l'heure matutinale des tourterelles

les lèvres pressées sur les lèvres de mon pays fatal

Amant de ma terre, mon cœur au vent, ô mon navire

j'aimerais partir ivre et bon, chérissant l'ombrelle et l'embellie 

j'aimerais partir sur la mer paradis

scellant les pleurs et les chagrins

sous la pudeur du chaume et les grain des pierres rituelles.

...

car il reviendra le temps des vivants

dans la divine enfance des grèves et des îles.

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MENHIR

...

Menhir

Je veux une mort verticale

Parmi les ronces paysannes

Que nul féalement ne grave mon nom

Nulle épitaphe sur la pierre

Nulle dédicace au granit

Je veux seulement des vocables de lichen

Et la jaune écriture que silencieusement burinent

Les bruines hivernales et les vents d'océan.

ADM, le 9 août 2018

Xavier Grall, Oeuvre poétique. Editions Rougerie.

Homère nous a-t-il tout dévoilé voilà près de trois millénaires ? La réponse est oui, si l'on en croit la brillante analyse de "l'Iliade" et de "l'Odyssée" menée par Sylvain Tesson, suite à ses chroniques de l'an passé sur France Inter.

"L'Iliade" - la guerre de Troie - et "l'Odyssée" - le périple d'Ulysse - contiennent les ingrédients éternels de notre condition humaine. Ils nous renseignent sur ce que nous ne sommes pas encore devenus.

"Tout est déployé en quelques hexamètres : la grandeur et la servitude, la difficulté de l'être, la question du destin et de la liberté, le dilemme de la vie paisible et de la gloire éternelle, de la mesure et du déchaînement, la douceur de la nature, la force de l'imagination, la grandeur de la vertu et la fragilité de la vie."

Et Sylvain Tesson de dénoncer les dérives de notre temps qui font courir le monde à sa perte. "L'homme est une créature frappée de malédiction. Ce n'est ni l'amour ni la bonté qui mènent le monde mais la colère (l'hubris selon les Grecs).

"Homère est une voix. Il donne aux hommes leur chance de comprendre comment ils sont devenus ce qu'ils sont. Nous ne comprenons pas qu'il faut ralentir notre course vers ce gouffre que nous continuons sottement à appeler le progrès.

"Devenir le meilleur de tous était l'objectif du héros d'Homère. Tout le monde, il est le meilleur est une injonction chrétienne sécularisée par les démocraties modernes."

A dévorer en urgence par celles et ceux qui se reconnaissent dans l'héritage des Grecs.

ADM, le 8 août 2018

*"Un été avec Homère " Sylvain Tesson. Editions Equateurs parallèles. 14,50€.

Il est des instants bénis où l'émotion stérilise les mots pour exprimer la joie ressentie. C'était hier soir sur Arte où une mise en scène étonnante a soufflé la modernité du "divin" Mozart.

ADM, le 5 août 2018