"Je rends hommage à la police qui a fait son devoir (...) son travail avec sang froid (...) La faute en incombe aux organisateurs qui ont été débordés (...) L'emploi des forces de police a été professionnel et maîtrisé (...) Les Champs Elysées étaient interdits..." Manuel Valls ne tarissait pas d'auto-satisfaction ce matin sur RTL.
Monsieur le ministre de la répression républicaine, vous avez mille fois raison. De quel droit ces agitateurs revendiquaient-ils l'accès à la plus belle avenue du monde ? Chacun en connaît pourtant les conditions : elle est réservée aux êtres à moitié nus, debout sur des chars, célébrant la sodomie des lépidoptères, aux bourrés qui fêtent le Nouvel an, aux écervelés qui célèbrent la victoire d'abrutis bipèdes qui ont marqué un but de plus que leurs adversaires, ou encore aux dopés à l'EPO qui roulent plus vite qu'une formule 1.
Monsieur le ministre de la répression républicaine, vous avez mille fois raison. Il faut parquer les opposants à la politique gouvernementale. Pourquoi pas dans un stade ? Il faut même limiter leur nombre à celui de ceux qui soutiennent votre politique d'avant-garde. C'est cela le socialisme, camarade : quotas contre quotas, un pour, un contre. Au nom de l'égalité.
Monsieur le ministre de la répression républicaine, vous avez mille fois raison. Hier, à bon escient, vous avez lancé des gaz lacrymogènes contre des gosses et des femmes. Qu'ils circulent, il n'y a rien à voir ! Notre-Dame des Landes, la Manif pour tous, les ouvriers en grève, les étudiants en colère... Tous gazés par des individus dont les vertus humaines sont indéniables. Gageons que, la prochaine fois, vous utiliserez sans doute les grenades, en attendant mieux ? "A la guerre comme à la guerre", diraient nos soldats en Libye, Côte d'Ivoire, Centre-Afrique, Tchad, Mali, Afghanistan, Irak, Syrie... Soyez rassuré, nous n'incluons pas dans cette liste la Palestine. Vos amis s'en chargent.
Monsieur le ministre de la répression républicaine, vous avez mille fois raison. Continuez à endosser vos bottes de CRS. Cette tenue vous sied si bien.
Anatole de Mururoa, le 25 mars 2013