Voici donc Rama Yade accusée de plagiat par Jean-François Muglioni. La politicienne de droite préférée des Français qui limitent leur vision à la pointe
de leur appendice nasal aurait emprunté, mot pour mot, des pages entières à un essai écrit par le vice-président de la Société française de philosophie. Interrogée, la "plagiaire"
aurait reconnu "s'être mélangée un peu les pinceaux" en omettant de citer l'ouvrage de Muglioni dans sa bibliographie.
Que la belle Rama s'emmêle les pinceaux ne surprendra guère les initiés, tant elle a joué des couleurs dans sa carrière : le rose du PS, le bleu de l'UMP,
le rouge lors de la visite de Kadhafi, le vert pâle de Borloo, avant de rejoindre sa teinte naturelle, le noir. Qu'elle plagie, ne l'est pas plus. Le procédé est classique en
littérature, comme en musique et même en politique: notre prince en sait quelque chose, lui qui offre au mot près les mêmes discours aux agriculteurs. Et puis, reconnaissons à Rama Yade
le mérite d'avoir su choisir un excellent titre: "Plaidoyer pour une instruction publique."
- "Plaidoyer", voilà un terme qu'elle sait parfaitement appliquer à ses propres intérêts.
- "Instruction", un vocabulaire très usité dans le monde politique, vous savez celui qui s'autorise des pratiques interdites à tout citoyen-électeur
et qui, parfois, voit souffler le vent de la Justice.
- "Publique". Ici, nous avons à faire à LA spécialiste. Elle n'ignore rien du terme ni de sa définition : tout ce qui est à moi est à moi; tout ce qui
est public est aussi à moi; et tout ce qui est aux autres peut devenir public et par là-même à moi. N'est-ce pas Manuel Aeschlimann, maire d'Asnières ?
Non, ce n'est pas cette accusation de plagiat qui nous chagrine, mais bien une absence. Pourquoi les télévisions culturelles, style TF1, Anal+, M6, Direct
8, BFM TV, voire L'Equipe TV, n'organisent-elles pas une rencontre Rama Yade versus Rachida Dati ? Quel spectacle ! Nous y gagnerions sur tous les plans : honnêteté, fidélité,
humilité, probité, sens de l'à-propos, élégance, culture, profondeur des idées et même lapsus.
Anatole de Mururoa, le 12 novembre 2011