Supprimer le numéro d'un ami qui vient de nous quitter, c'est reconnaître que tout est fini ; prendre conscience que jamais plus on n'entendra sa voix, jamais plus on ne prendra de ses nouvelles, jamais plus on n'élaborera de projets communs ; savoir que nous n'aurons plus de souvenirs nouveaux à évoquer, de fous rires à partager, de larmes à consoler. Comment ne pas se rappeler ce poème de Lamartine ?
Le livre de la vie est le livre suprême
Qu'on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix.
Le passage attachant ne s'y lit pas deux fois,
Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même.
On voudrait revenir à la page où l'on aime
Et la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts.
Anatole de Mururoa, le 21 juin 2012