Cinquante ans après l'indépendance, la visite d'Etat de François Hollande est l'occasion rêvée de répondre à cette interrogation : qui a envoyé le contingent en Algérie ? Quoiqu'en pensent les militants amnésiques - à moins qu'ils ne soient faussaires -, la vérité est cruelle : ce sont les socialistes. En janvier 1956, le Front républicain emmené Guy Mollet, premier secrétaire de la Section Française de l'Internationale Ouvrière, gagne les élections. La première décision du nouveau président du conseil sera d'envoyer la jeunesse se battre dans les djebels. Un homme de gauche, le très respecté Pierre Mendès-France, se dressera contre cette infamie et quittera le gouvernement. Par des grèves, manifestations et occupations de voies ferrées, communistes et chrétiens progressistes, à l'origine du PSU, tenteront en vain de faire entendre la voix de la raison.
Le conflit s'intensifie. Les troupes françaises vont alors multiplier les Oradour-sur-Glane ; les nationalistes, les attentats horribles et les égorgements sanguinaires. Un drame qui ne cessera - et encore - que six ans plus tard.
Alors, au moment où certains parlent de "pardon", de "repentance", contentons-nous de rétablir la vérité historique. François Hollande, vous qui à juste titre combattiez les idées colonialistes de votre père, dites la vérité sur l'Algérie. Oui, les socialistes, comme vous le disiez hier, "ont leur place dans l'histoire de l'Algérie". Oui, ce sont les socialistes de l'époque et leur allié le terrible ministre de l'Intérieur François Mitterrand, qui ont envoyé là-bas les enfants de la patrie se faire casser la gueule pour rien.
Anatole de Mururoa, le 20 décembre 2012