Placé à gauche, Placé à droite, Placé derrière : on ne voyait que lui lors de l'élection de notre nouveau prince, Normal 1er. Jean-Vincent Placé et son sourire jaune carnassier. C'est qu'il avait de l'appétit, le bougre. "Je me voyais déjà...", lui susurrait pourtant à l'oreille l'exilé fiscal Aznavour. Avertissement lucide, confirmé peu de temps après par les urnes : à peine 2% des voix pour EELV, avec cependant un groupe à l'Assemblée nationale grâce aux alliances scélérates concoctées par Martine Aubry au détriment de généreux militants socialistes, hommes et femmes de terrain.
Le Jean-Vincent Placé n'a pas eu son steack : les corsaires Verts n'ont obtenu que deux ministères, pour miss Fukushima hémisphère sud En selle, Cécile Duflot ! et le discret Pascal Canfin. Notre froid calculateur a alors commencé à prendre ses distances. Six mois seulement après le sacre de Normal 1er, monsieur le sénateur s'interroge à voix haute sur la présence des Verts au gouvernement.
T'es pas content Placé ? Casse-toi avec ta bande d'énergumènes assoiffés de Légions d'honneur et de prébendes La complainte de la secte verte dans l'obèse mille-feuille budgétivore des institutions locales. Va satisfaire ta goinfrerie dans les banquets républicains où sévissent ceux qui n'ont que cette distraction. Et n'oublie jamais où se situe ta vraie place dans le coeur de l'électeur : toujours Placé, jamais gagnant.
Anatole de Mururoa, le 9 novembre 2012