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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 19:08

Sous Louis XIV, ce roi Soleil qui a assombri pour des décennies l'avenir de la France en chassant du royaume les Huguenots, les rapports entre le souverain et ses sujets étaient fort simples. Le prince ne les insultait jamais. Il se contentait de trousser les femelles et d'envoyer à la guerre, c'est-à-dire à la mort, les mâles pour le plus bel éclat de sa gloire. En revanche, il arrivait que parfois un manant insultât son souverain. Cela valait à l'impertinent au mieux une incarcération à vie ; au pire le droit d'être roué et écartelé en place de Grèves.
Sous Sarkozy Ier, deux situations fort différentes cohabitent. Dans le premier cas, c'est le prince qui insulte le citoyen : Casse-toi, pauv'con! Aucune conséquence. Dans le second, c'est le citoyen qui insulte le prince : Fils de pute ! Ce qui a valu à l'impertinent vingt-huit heures de garde à vue, une condamnation à deux mois de tôle avec sursis, assortis d'une peine de soixante-dix heures de travaux d'intérêt général. 
Les exégètes de l'insulte se sont bien sûr penchés sur cette différence de traitement. Dans le premier cas, nous avons quatre mots dont un verbe, quinze lettres (huit consonnes et sept voyelles), un tiret, une virgule, une apostrophe et un point d'exclamation. Dans le second cas, l'insulte comprend trois mots sans verbe, dix lettres (six consonnes et quatre voyelles) ainsi qu'un point d'exclamation.
Que tirer de cet étalage de données ? Apparemment la concision du message, notamment l'absence de verbe, conduirait à la condamnation. Mais cette explication suffit-elle ? Qu'en est-il de l'influence des voyelles ? Des consonnes ? De la présence d'une virgule ou au contraire d'un tiret ? Difficile d'y voir clair. Une certitude, le point d'exclamation ne joue pas, puisqu'il achève les deux insultes.

J'ai consulté Elisabeth Teissier, Eva Joly, Jack Lang et la multinationale BHL. Leurs réponses ? Un véritable casse-tête. Conclusion, avec ces lettres de cachet, il ne me reste plus qu'à en avaler un. D'aspirine.

Anatole de Mururoa, le 23 janvier 2012

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