Ces nouveaux chiens de garde mordent !

Uggie, le jack russel de The Artist, et Blackie, le doberman de Hugo Cabret, sont donc nominés aux prochains colliers d'or américains. Reconnaissons leur un mérite, celui de ne pas avoir quémandé un salaire exorbitant. L'argent n'est pas os à ronger pour ces deux-là. 

De l'argent, parlons-en plutôt avec d'autres toutous, plus précisément les nouveaux "chiens de garde", référence à l'essai qu'écrivit Paul Nizan en 1932. Durant la projection du film de Gilles Balbastre et Yann Kergoat*, il vous vient un sentiment de fierté, celui de partager avec eux l'amour de la liberté et de la justice. Leur document intelligent, bien construit, bien documenté, prouve la collusion entre les deux cents familles qui exploitent la France et les cinquante communicants qui la souillent de leurs informations et élucubrations erronées sinon mensongères.

Politiciens, grands patrons, experts économiques et "fine fleur" de la presse forment une famille. Issus de la même classe, ils vivent la même vie, dans les mêmes quartiers, fréquentent les mêmes lieux de vacances, couchent et parfois se marient ensemble. Mieux, une fois par mois, ils se réunissent dans la plus grande discrétion pour déterminer ce qu'il faut dire ou pas au peuple qui les engraisse. Cette oligarchie, qui gagne des fortunes, maintient ainsi le pays sous la double oppression de l'argent et des réseaux. 

Un jour peut-être, un charter pour l'enfer embarquera tous les nuisibles de la République. Il conviendra alors de ne pas oublier les morsures de ces nouveaux chiens de garde.

*Les nouveaux chiens de garde de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat. Un film victime de l'omerta médiatique, diffusé dans quelques salles à Paris et en province.

Anatole de Mururoa, le 2 février 2012.