Hier soir, nous étions au rayon "bricolage" d'une grande enseigne nationale. Devant une assistance clairsemée et quelque peu endormie, un brave artisan s'efforçait de vendre, à la manière des bonimenteurs de foires régionales, ces trucs et astuces qu'une fois arrivés à la maison vous êtes incapables d'appliquer. Face à lui, un gogo falot gobait ses paroles sans volonté de pousser notre bricolo dans ses retranchements. Le petit homme parlait, parlait, parlait, enfilait perles et truismes, n'était pas avare de mensonges, se vantait d'actes jamais ou partiellement accomplis. Définir la méthode de ce brave Corrézien se résumait en quelques mots : j'ai les outils, il n'y a plus qu'à les utiliser et en attendre les résultats.
François Hollande connaît les subtilités de la méthode Coué : il suffit de le dire pour que cela soit fait. Pourtant la réalité est plus complexe, Président. Croyez-vous que le néant de vos propos suffira à sauver la France ? Continuez à mépriser le peuple, à vous caresser de mots creux comme "croissance", à ignorer les difficultés du peuple qui, chaque jour, voit son vote trahi, et cela débouchera sur d'immenses manifestations, sinon la révolution. Le pire ? En admettant que nous eussions eu envie de quitter ce BHV pour les nuls, où aurions-nous pu nous rendre ? En face, l'enseigne rebaptisée se nomme désormais "Hiver", là où les espoirs sont givrés pour un bon laps de temps. Nous vivions vraiment une pitoyable nocturne.
Anatole de Mururoa, le 29 mars 2013
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