Hier, Francis le belge, René la canne, Luciano le soliste à la mitraillette, Antoine la planche, Jo le toréador, Banane, Pascal l'évadé, le gang des postiches... Aujourd'hui, Dédé la saumure, Tony l'anguille... En apparence, la tradition serait respectée. Avec ces sobriquets venus d'un autre temps.
Que nenni ! Le grand banditisme connaît lui aussi les méfaits de la dérégulation. Hier, il existait des clans, des gangs, des bandes, avec règles, lois et même code de l'honneur. On ne tuait pas les policiers, on n'abattait pas les hommes à terre, on respectait les familles. Aujourd'hui, le dernier des minables tue pour un euro. Tout est bon : bazooka, voiture bélier, explosif, kalachnikov... Pas de pitié, ni pour les forces de l'ordre, ni pour les convoyeurs, ni pour les petits commerçants, ni pour les vieux, ni pour les femmes.
La mondialisation du crime ne nous a vraiment rien apporté de bon. Jacques Mesrine, François Besse, François Marcantoni, Michel Ardouin et les autres sont morts ou "retraités des affaires". Ils n'ont pas été remplacés. Messieurs qui complotez contre l'ordre établi, rendez-nous nos bandits d'honneur.
Anatole de Mururoa, le 10 décembre 2011