Morandini, le chapeau et les groupies

Incroyable mais hélas vrai. Jusqu'à hier, j'ignorais tout d'une émission de Direct 8 intitulée fort modestement "Morandini!" Comment ai-je pu méconnaître ce moment fort de la richesse culturelle française?

D'abord, d'abord, comme eût dit le grand Jacques, il y a Morandini "himself" : son regard lumineux, sa diction impeccable, ses dents blanches et la profondeur de son propos. Ensuite, ses chroniqueurs qui vous parlent le "pipi-caca" des médias, une langue oubliée depuis votre enfance. Enfin, il y a les thèmes traités. Hier soir, vingt minutes consacrées à la vieille dame au chapeau qui ne pourra plus organiser son élection "Miss nationale". Ce soir, même durée pour les déclarations en exclusivité des groupies de Justin, déçues, malgré un pied de grue de plusieurs heures, de n'avoir pu apercevoir leur idole. Heureusement, une interview télévisée du chanteur venait apaiser notre douleur.

Ah, Madame Michu, il existe bien deux mondes parallèles qui ne se rencontrent qu'à l'infini. D'un côté, celui de la crise grecque, des menaces iraniennes, du printemps arabe, du chômage et de Fukushima; de l'autre, celui des misères de Geneviève de Fontenay et des incertitudes sur la paternité de Justin Biber. Allez donc comprendre pourquoi la Terre ne tourne pas rond. Au fait, Einstein, il joue au Barça ou est-ce lui, le futur époux de Madonna?

Anatole de Mururoa, le 10 novembre 2011