"Approchez, approchez, papa et maman vont donner les bananes à leurs petits et petites." En fin d'année, la même scène s'est reproduite dans tous les
ministères. Sauf qu'il ne s'agit pas de bananes, mais d'euros sonnants et trébuchants.
Au nom de l'ISP (Indemnités pour Sujétions Particulières), chaque ministre peut en effet distribuer des primes à ses collaborateurs pour "services rendus".
Au hit-parade du collaborateur le mieux choyé en moyenne, arrive celui de Marisol Touraine (13.725 euros), suivi par celui de Jean-Marc Ayrault (12.829) et de Sylvia Pinel (11.956). Ceux de
Arnaud Montebourg et Cécile Duflot devant se contenter respectivement de 11.913 et 10.192 euros. Et comme le gouvernement comprend plus de ministres que le précédent, vous voyez vite les dégâts
pour nos finances. Notons aussi que la notion de "services rendus" est une appellation faisandée. Quel salarié n'est pas en droit de réclamer la même faveur à son patron ?
Bref, au moment où l'aliboron citoyen ploie sous l'ânée fiscale, d'autres se repaissent de notre argent public. "Mais c'était la même chose auparavant",
argumenteront les féaux de la secte socialo-verte. Exact ! François Fillon et ses sbires se livraient à la même gabegie. Et alors ? Nos oreilles n'ont-elles pas été rebattues par l'antienne de la
sirène corrézienne : "Moi président... Moi président... Moi président... (...) "Le changement, c'est maintenant !" ?
Rien n'a changé : la nomination de Jacques Chérèque à son poste à 120.000 euros répond à la nomination de Fadéla Amara, la reine du subjonctif. Et les préfets
bidons qui nous coûtent chacun plus de 72.000 euros par an et sont assurés de percevoir une retraite de 50.000 euros ? Au nombre de 236, ils représentent aujourd'hui près de 7% du corps
préfectoral. Quelles justifications peuvent fournir au peuple souverain les Michel Delebarre et Michel Vauzelle d'une part, Brice Hortefeux d'autre part ?
Ah ! vous voulez des économies faciles à réaliser, messieurs les escrocs du pouvoir, que vous soyez de gauche ou de droite ? On va vous les trouver sans difficulté.
Supprimons les commissions théodules. Supprimons les agences d'Etat qui ne servent à rien. Supprimons les comités chargés de surveiller les comités qui eux-mêmes surveillent d'autres comités.
Supprimons le Sénat qui dort. Supprimons le Conseil économique et social qui abrite tous les planqués et ratés de la République. Supprimons le cumul des mandats et certaines tranches du
mille-feuilles de notre représentation. Nous pourrions aussi parler de la gabegie européenne à tous les niveaux. Mais il faudrait un hangar pour abriter la liste des économies que nos
gouvernants, s'ils étaient courageux et surtout honnêtes, pourraient réaliser.
En attendant, c'est bananes à gogo au zoo gouvernemental.
Anatole de Mururoa, le 8 janvier 2013