"Rêver un impossible rêve... Tenter, sans force et sans armure, d'atteindre l'inaccessible étoile." Jacques, grand Jacques, frère d'esprit, où t'en es-tu allé ? "Peu m'importe mes chances. Peu m'importe le temps ou ma désespérance."
Jacques, qu'avons-nous donc fait pour les endurer ? Le Pen, Copé, Sarkozy, Morin, Bayrou, Joly, Mamère, Duflot, Hollande, Aubry, Fabius, Mélanchon, Laurent, Besancenot et les autres. Tous ceux qui s'abreuvent de notre sang. Politiciens de tous crins dressés, secrétaires de CE en mal de magouilles, capitaines d'industrie broyeurs d'illusions, BHL de rafales tout azimut... La crise, la Grèce, les banques, le capitalisme, le communisme, le libéralisme, le religionisme et tous les ismes de la terre. "Et puis lutter toujours? Sans question ni repos."
Que faire, Jacques ? Noir, c'est noir. Mon luth est constellé de trous noirs. Ils viennent de découvrir une nouvelle exoplanète. Ils l'ont baptisée "Kepler-22b". Bien placée face à son soleil, d'une température agréable, elle pourrait accueillir une forme de vie. Mais quelle forme ? Si êtres il y a, doivent-ils eux aussi subir l'oppression des jours ?
Y aller ? Mais elle est "inaccessible", tu l'as chanté, grand Jacques. Six cents années lumière. Près de six millions de milliards de kilomètres. Une vie n'y suffirait pas, mon prince. "Je ne sais si je serai ce héros. Mais mon coeur serait tranquille." Oui, Jacques, préparons ensemble ce charter pour Kepler-22b. Embarquons-les, ces briseurs de rêve. Qu'ils aillent pourrir aux confins de l'infini.
Jacques, il nous restera un immense labeur : dépolluer notre miraculeuse planète bleue qu'ils n'ont cessé de souiller.
Anatole de Mururoa, le 8 décembre 2011.